lundi 29 octobre 2007

Entre mes mains !


Ça y est ! J’ai reçu mes exemplaires d’auteur. C’est impeccable ! Dire que dans une grosse semaine seulement il sera en librairie…
D’ici là je reviens avec le making of de la couv.

A très bientôt

samedi 27 octobre 2007

Scénario tome 2, roger.

Bonjour,
A une dizaine de jours de la sortie du tome 1, c’est avec grand plaisir que je vous annonce avoir bouclé l’écriture du scénario du tome 2 de NEANDERTAL, intitulé Le Breuvage de Vie. Il s’agit bien sûr du scénario découpé-dialogué, globalement fidèle à ce que j’avais prévu dans le synopsis, mais avec quelques petites modifications tout de même. Certaines scènes sont devenues plus importantes que prévues, d’autres moins, et j’en ai rajouté une entière (indispensable, et pourtant je l’avais oubliée). Bref, l’album fera 54 pages comme le premier, et on y trouvera de l’aventure, du mystère, des combats, de l’amour, de l’artisanat préhistorique, mais ni Victor Mature ni aucun rhinocéros laineux ! (c’est pour ça que j’en profite pour en mettre un en chapeau de ce billet.)
Tout cela veut donc dire que je commence la réalisation des planches et des études de personnages dans les jours qui viennent.

J’en profite aussi pour faire un point sur l’ensemble de la saga : il s’agit d’une trilogie. Les trois chapitres s'appellent respectivement Le Cristal de Chasse, Le Breuvage de Vie et Le Meneur de Meute.
Et si je m’amuse à passer en revue les différences avec le cycle de Vo’hounâ, voilà ce que ça donne, en vrac : La saga se déroule quinze mille ans avant Vo’hounâ ; il n’y a pas de Cro-Magnons (hommes-longs) ; il n’y a pas de manifestations magiques (ni animaux parlant, ni thérianthropes) ; la forme des bulles n’est plus rectangulaire mais patatoïde ; les personnages ne parlent plus à la 3ème personne ; il n’y aucun texte de narration off ; il n’y a pas d’image « hors-cadre » ; il y a beaucoup plus d’air, de vastes paysages et de scènes sans paroles ; il y a 8 pages en plus…
Mmm… je dois certainement en oublier, mais je crois que l’essentiel est noté.

mardi 23 octobre 2007

Le gène des palabres


Haha ! Et un taquet en plus dans la fiole de ceux qui pensent encore que l'homme de Neandertal était un humain sous-évolué qui ne pouvait pas parler, ou juste émettre des borborygmes ! Après l'os hyoïde de Kebara, voici le brin d'ADN d'El Sidron ! Intéressant, non ?

Bon, bien sûr ça ne constitue toujours pas une preuve, mais si l'on ajoute la physiologie (os hyoïde), la génétique (le gène FOXP2) et la culture (les techniques de taille et les sépultures), ça commence à faire beaucoup d'indices en faveur d'un homme de Neandertal qui cause au coin du feu, n'est-ce pas ?

lundi 22 octobre 2007

Extrait 3

Bonjour à tous !
Comme je vous l'avais annoncé, voici le 3ème lot de 4 planches extraites de Neandertal T1. C'est également le dernier, car il ne faut pas abuser des bonnes choses. Pour l'anecdote : les crayonnés des planches 15 et 16 avaient été exposés au Musée de l'Homme l'an passé lors de l'exposition "Neandertal, Hypothèses d'une disparition".




mercredi 17 octobre 2007

Avis aux amateurs (version digest)

C’est un festival !
Le numéro de novembre du mensuel « Sciences Humaines » vient de paraître, au sein duquel vous pouvez trouver un dossier de 8 pages très bien fait sur Neandertal. Signé de la plume de l’excellent Romain Pigeaud, ce long article fait le point sur les connaissances actuelles au sujet de l’homme de Neandertal, d’une manière à la fois complète et très agréable à lire. Jugez plutôt : A quoi ressemblait-il ? Comment l’a-t-on découvert ? Avait-il une culture ? Comment vivait-il ? Était-il intelligent ? Comment a-t-il disparu ? Avons-nous des gènes néandertaliens ? Autant de questions auxquelles vous aurez des éléments de réponse bien ficelés qui donnent bigrement envie d’en savoir plus ! Ajoutons à cela une interview exclusive de Marylène Patou-Mathis, directrice de recherche au CNRS, auteure du livre Neanderthal, une autre humanité (cité dans mon précédent post), intitulé « un chasseur inégalé » et vous saurez pourquoi ce petit dossier vaut vraiment le détour. Ah oui, euh… Il y a une aquarelle à moi qui illustre cette interview (celle qui fait l’en-tête de ce post). Une petite cerisette sur un délicieux gâteau, n’est-ce pas ?
Bon, allez, après ça je vous poste un making of de la couv, sinon vous allez vous dire que j’ai transformé ce blog en site publicitaire !

dimanche 14 octobre 2007

Avis aux amateurs !

Il y a une quinzaine de jours environ est paru aux éditions du comité des travaux historiques et scientifiques (cths) un ouvrage indispensable à toute personne s’intéressant de près aux hommes de Neandertal : Les Néandertaliens, biologie et cultures.
Sous la direction de Bernard Vandermeersch et Bruno Maureille, cet ouvrage compile les synthèses de très nombreux chercheurs sur l’ensemble des aspects de l’étude de l’homme de Neandertal : l’histoire de sa découverte, l’évolution de sa représentation, son anatomie, son origine et sa mystérieuse extinction, son environnement et son mode de vie (chasse, régime alimentaire, blessures…). Et ce n’est pas fini : l’ouvrage traite aussi des techniques de taille des néandertaliens, de leurs comportements symboliques (gravures, parures, sépultures…) et de l’apport des nouvelles technologies, comme l'examen de l’ADN mitochondrial, à l’étude de nos cousins disparus. Bref, un véritable coffre aux trésors pour tout amateur de Neandertal, à la fois totalement synoptique et très pointu ! D’accord, il coûte 40€, mais il les vaut largement.

Malheureusement ce livre essentiel n’existait pas encore quand j’ai commencé à bosser sur ma série Neandertal (et a fortiori quand j’ai commencé à bosser sur Vo’hounâ !). Mais-mais-mais, je n’étais pas perdu, car j’avais à ma disposition plusieurs ouvrages passionnants et très complets sur le sujet, dont ceux-ci que je vous recommande chaleureusement :
Le collier de Neandertal, de Juan Luis Arsuaga, aux éditions Odile Jacob (je crois qu’on peut le trouver en poche, maintenant), Neanderthal, une autre humanité, de Marylène Patou-Mathis, chez Perrin, et les excellents Chasseurs et artisans du Moustérien, de Jacques Jaubert, et Les derniers Néandertaliens – le Châtelperronien, de Dominique Baffier, tous deux aux éditions de la Maison des roches.
A lire également, pour ceux qui s’intéressent à la passionnante question de la figuration de l’homme de Neandertal depuis sa découverte il y a 150 ans jusqu’à nos jours, le livre Un néandertalien dans le métro, de Claudine Cohen (Notez que cet ouvrage reprend et développe un article du même auteur dans l’ouvrage Les Néandertaliens, biologie et cultures).

Mise à jour !
Excellente initiative, pour finir, les éditions de la Recherche et les éditions Tallandier ont eu la bonne idée de rééditer l'ensemble des articles publiés dans un numéro hors série du magazine "La Recherche" consacré à Néandertal en un recueil intitulé tout simplement Neandertal. Là encore, une mine d'informations ! Pour les forumeux de BDgest, c'est là que se trouve, entre autres, l'excellent article de Jacques Pelegrin intitulé "Des gestes à la parole" dont je parle dans un post du forum.

à bientôt pour un 3ème extrait de l'album !

lundi 8 octobre 2007

Extrait 2

Second extrait du tome 1 : les planches 7 à 10 (qui correspondent aux pages 9 à 12 de l'album imprimé).
Pour les amateurs, vous noterez que la scène de mise en terre du défunt reprend certaines données "classiques" dont on dispose concernant les sépultures moustériennes : enterrement dans une fosse, défunt positionné sur le côté en posture contractée, dépôt de materiel et même d'éléments animaux et végétaux (cf Regourdou ou Shanidar, malgré la controverse !)
à bientôt




vendredi 5 octobre 2007

La doline de Bergerac


Et voilà, le calage des couleurs chez Lesaffre s'est bien passé. On a manifestement affaire à des pros de haute volée. J'ai donné quelques indications ici et là quand c'était nécéssaire, et à l'heure qu'il est l'album est intégralement imprimé. D'ici peu, il sera acheminé vers les dépôts d'où il pourra être dispatché dans tous les coins de France et de Navarre... Encore un peu de patience !

Je profite de ce post pour vous dire que, si vous vous intéressez à la préhistoire et notamment au matériel lithique et aux techniques de taille de silex, et si vous êtes prêt à faire un petit tour du côté du Périgord (la lumière y est magique, en cette saison), vous pouvez encore découvrir l'excellente exposition "Préhistoire en Bergeracois", au Musée National de Préhistoire des Eyzies, jusqu'au 30 novembre. Ce sera l'occasion de découvrir un matériel lithique de grande qualité, mais aussi de voir quelques aquarelles que j'ai réalisées pour les besoins de cette expo, sous la direction technique d'André Morala. Voici deux de ces images (une troisième fait l'en-tête de ce post) :



Le but de cette exposition est de présenter le résultat de cinq années de fouilles de sauvetage en Bergeracois, et plus précisément dans le sol d'une certaine doline, au coeur de laquelle abonde (ou abondait ?) un silex d'une qualité exceptionnelle, d'une teinte ocre rougeatre (due à la présence d'oxyde de fer dans le sol, si je ne m'abuse). Pour l'anecdote, c'est à la suite de ma visite au musée que j'ai décidé de modifier la couleur du rognon de silex que travaille Laghou en page 1 de l'album, en m'inspirant de ce fameux silex rouge. C'était un hasard objectif : la veille du coup de fil de J.J. Cleyet-Merle, directeur du musée, je me disais encore que quelque chose clochait dans la mise en clouleur de cette planche !
A bientôt

mardi 2 octobre 2007

"making of" de la planche 20

2ème partie : de l’encrage au montage.

Hello,
suite du making of. On reprend où on en était resté.

Étape 4 : L’encrage.
L’encrage est l’étape excitante et redoutable où l’on peut sublimer le dessin crayonné ou tout flanquer par terre. De mon point de vue, le secret de l’encrage réside dans la totale décontraction avec laquelle il faut l’exécuter, fort de la certitude qu’il vaut mieux un encrage vigoureux et souple repris à coups de tip-ex, qu’un encrage trop appliqué, raide et laborieux.* Pour ce faire, bien sûr, il ne faut pas se contenter de « repasser » sur le trait de crayon, mais plutôt redessiner complètement chaque image en s’appuyant sur le guide que fournit le crayonné. C’est pourquoi je ne trouve pas souhaitable pour ma part de trop chiader le crayonné. Il faut que le guide soit précis mais pas sclérosant.
Les instruments ont leur importance dans l’affaire. Personnellement, je préfère, justement pour des raisons de décontraction, ne pas m’emmerder avec une table lumineuse et encrer directement sur le crayonné (dont je garde tout de même une copie numérique via le scan). De même, je me sens plus à l’aise et plus libre en utilisant un feutre-pinceau à recharge (Pentel, à corps gris) et des feutres (Faber-Castel 0.2, 0.4, 0.8) plutôt que la très orthodoxe combinaison pinceau/plume et encre. Je me sers parfois d’encre de chine, toutefois, pour couvrir de grands aplats de noir.


*en cas de vrai foirage, rien n’empêche non plus, cela m’est arrivé quelques fois, de découper soigneusement la case ratée et de la remplacer par une autre, mieux réussie. Le tout est de faire ça proprement (je suis un peu maniaque de la propreté de mes originaux, malgré les éventuels coups de tip-ex).

Étape 5 : La mise en couleurs.
Je réalise mes couleurs de manière dite « traditionnelle », c’est à dire avec peinture et pinceaux plutôt que sur photoshop. C’est une question d’habitude autant que de goût. Je ne « sens » pas les couleurs sur l’ordi, et je n’aime pas toujours leur rendu, sauf quand il s’agit d’aplats très simples, qui peuvent être élégants, mais qui ne collent pas trop à l’ambiance que je souhaite pour mes albums.
A partir de l’original encré, l’éditeur fait réaliser ce qu’on appelle des « gris » : des versions imprimées de chaque planche au format de parution de l’album, sur papier épais, avec le trait de dessin en gris (très sombre pour moi, merci, à cause du pouvoir couvrant élevé de l’acrylique que j’utilise, même diluée, qui masquerait un trait trop clair). L’éditeur me fournit aussi une copie de la planche au même format, imprimée en noir sur un film transparent. En venant poser ce film sur la mise en couleur, on peut se faire une idée du rendu final (potentiel) de la page d’album, une fois que le dessin est remis au premier plan, par dessus la couleur.
Il y a tellement à dire sur la couleur que j’y reviendrai une prochaine fois. Mais deux choses tout de même : avec la technique des gris, il faut bien penser à chaque fois à forcer les contrastes comme une brute pour ne pas se retrouver avec des couleurs fadasses à l’arrivée (cf. Vo’hounâ 1) et, de toutes façons, il faut perpétuellement avoir en tête l’idée que la lumière prime sur la teinte.


Je ne suis pas étonné que de nombreuses personnes, à commencer par ma compagne, préfèrent souvent le rendu de la planche mise en couleur sans le rajout du trait noir. Il est vrai qu’à ce stade, la planche possède une lumière et une subtilité qui sont très séduisantes. Cependant, le retour au premier plan de l’encrage permet de donner plus de force aux images et plus de lisibilité (ce n’est pas flagrant avec la planche 20, mais avec d’autres plus complexes, c’est sans appel).

Étape 6 : Le montage.
Une fois qu’elle a fait scanner en haute def l’encrage et la mise en couleur, la fine équipe de la Fabrication (Stéphane, Cécile, Adrien, salut à vous si vous lisez ces lignes…) fait imprimer des « cromalins », sortes de previews des pages imprimées, qui servent à étalonner les couleurs du fichier numérique par rapport à l’original. Notez qu’il y a des couleurs plus difficiles à retrouver que d’autres. Le bleu indigo des rochers de la dernière scène de l’album, par exemple, ou le ton ocre vert des parois de la caverne des planches 18-19 ont demandé plusieurs essais. Parallèlement à cela, je peaufine le placement du texte dans les bulles (ou la bulle pour la planche 20) sur photoshop, à l’aide d’une police de caractère que je me suis bricolée.
Une fois que tous les fichiers sont réunis (encrage, couleur, texte positionné) on envoie tout le bazar chez l’imprimeur avec les cromalins, qui serviront de base pour caler les couleurs lors de l’impression de l’album.


Le calage des couleurs, voilà une autre étape importante. Pour tout vous dire, je vais y participer pas plus tard que demain, chez Lesaffre en Belgique. Je vous raconterai !